Aucune exploitation des sables bitumineux n’est compatible avec un climat stable et les droits des autochtones : les défenseurs des droits des autochtones s’adressent au gouvernement canadien lors de la COP27.

Les dirigeants autochtones s’élèvent contre l’événement de la Pathways Alliance organisé par le Canada à la COP, alors que les alliés quittent l’événement.

Sharm El-Sheik, Égypte – Aujourd’hui, lors de la COP27, des défenseur(e)s des droits des autochtones, des activistes pour le climat et ses allié(e)s ont fait une déclaration forte contre le soutien continu du gouvernement canadien au développement des combustibles fossiles en quittant la table ronde suivi d’une manifestation à l’extérieur d’un panel organisé par l’Alliance Nouvelles Voies, un groupe de l’industrie des sables bitumineux.

L’événement était organisé au Pavillon du Canada, un espace gouvernemental officiel mis en place pendant la COP27. L’événement avait pour but de promouvoir le captage et le stockage du carbone, en dépit du fait que cette technologie ait connu des décennies de contre-performance et d’échec. Même si la technologie fonctionnait, le captage du carbone n’aurait aucune incidence sur les dommages environnementaux causés aux nations autochtones en première ligne des impacts de l’extraction du pétrole et du gaz.

Les sables bitumineux du Canada génèrent les taux les plus élevés d’émissions de gaz à effet de serre au monde. Ils ont accumulé plus d’un trillion de litres de déchets de résidus toxiques, dont le coût de nettoyage s’élève à plus de 45 milliards de dollars et ne cesse d’augmenter. L’exploitation des sables bitumineux et les feux de forêt ont perturbé plus de 7 700 kilomètres carrés de forêt boréale. La pollution et la perturbation de l’habitat dues à l’extraction ont porté atteinte à la santé, à la culture et au mode de vie des communautés autochtones voisines.

Cette manifestation intervient après une demande officielle demandant au gouvernement du Canada d’annuler l’événement, signée par des organisations du Canada et du monde entier.

Citations

« L’industrie des sables bitumineux et du gaz fracturé a dévasté les terres et les communautés autochtones, avec pour conséquence des générations de crises de santé publique. Avec de fausses technologies comme la capture, la séquestration et le stockage du carbone, les plus grands pollueurs du monde conçoivent des systèmes coûteux et irréalistes pour tenter de retirer le carbone de l’air et de calculer ces efforts comme une réduction des émissions, tout en permettant à la pollution et à la violence d’exploitation extrême de se poursuivre dans nos communautés. Ces entreprises et ces gouvernements riches, comme les États-Unis et le Canada, n’envisagent jamais que ces fausses solutions qui leur permettent de continuer à faire des profits sur nos ressources, tandis que les peuples autochtones continuent à payer le prix fort. En attendant que les combustibles fossiles ne soient plus extraits et exploités contre les communautés, la crise climatique s’aggravera et nous continuerons à être lésés par des institutions prédatrices. » Jordan Harmon, Conseiller politique, Indigenous Environmental Network

« Le Canada a une longue histoire de violation des droits des peuples autochtones dans sa volonté de promouvoir et de subventionner l’extraction des sables bitumineux. Cette tendance se poursuit avec la dernière proposition du Canada de légaliser le déversement de résidus traités, mais toujours toxiques, dans le bassin versant du fleuve Deh Cho (Mackenzie) sans avoir obtenu au préalable le consentement libre, préalable et éclairé des nations autochtones en aval et touchées, ce qui est exigé par les normes internationales et le droit interne canadien. Le Canada doit commencer à respecter les droits des autochtones au lieu de promouvoir de fausses solutions climatiques comme la capture du carbone s’il veut sérieusement mettre fin à la crise climatique et prévenir l’effondrement écologique. » Daniel T’seleie, responsable de la sensibilisation aux TNO, Keepers of the Water.

« Nous disons que le colonialisme est à l’origine du changement climatique et cet exemple illustre parfaitement cette vérité. On ne peut clairement pas faire confiance au Canada pour prendre au sérieux l’action climatique. Il ne cesse de montrer qu’il est plus intéressé à satisfaire l’industrie du pétrole, du gaz et des sables bitumineux qu’à garantir le respect des droits des autochtones et la santé des communautés locales.

Dans le monde entier, des appels ont été lancés pour que les grands pollueurs soient exclus des événements climatiques de la CCNUCC, reconnaissant qu’il n’est pas utile que les grands pollueurs soient impliqués dans les stratégies de lutte contre le changement climatique, car leurs intérêts résident dans le maintien d’un modèle de statu quo qui perpétue les dommages causés par les industries extractives et le contrôle des décisions par les entreprises. Les peuples autochtones sont en première ligne pour dénoncer les fausses solutions, démontrant encore et encore le leadership de notre peuple dans les vraies solutions et l’importance de s’assurer que nos droits et notre souveraineté sont respectés ». Eriel Deranger, Indigenous Climate Action.

Informations de référence (Disponibles seulement en anglais)